top of page

Les mots ont été exceptionnellement choisis et placés là où il faut pour donner à la poésie une compréhension rapide, enrichie et approfondie. Dans ce sens, cette poésie est le reflet de l'homme amazigh, de ses attentes, de ses angoisses, de ses peines et de ses joies, qu'elle exprime et suggère à travers ses rythmes, ses images, ses harmonies, ses chorégraphies et sa gestuelle.


Une anthologie de poésie berbère intitulée Tiyersi (le nœud) vient d'être publiée par les éditions Richa Elsam. Décliné en une centaine de pages, ce recueil qui est le premier livre de Fahim Messaoudène est une véritable expression d'une inspiration du terroir qui épouse les sentiments et les valeurs qui dépassent la géographie locale, tant elle touche à tous les segments de l'identité amazighe dans son universalité. Elle évoque tous les thèmes qui éveillent les consciences de la société berbérophone. Ce nouveau recueil participera sans doute à l'enrichissement de la littérature amazighe écrite dans la région, et permettra sûrement son ouverture à l'universalité. L'avant-propos (tazwert) de Farida At Ucelhab met en exergue la finesse de la poésie de Fahim, qui ne touche pas seulement à sa propre sensibilité en tant que jeune mais bien plus, puisqu'elle véhicule les sentiments et tout ce qui a trait à la vie de tous les Kabyles, dans leur être et dans les profondeurs de leurs émotions. Les mots ont été exceptionnellement choisis et placés là où il faut pour donner à la poésie une compréhension rapide, enrichie et approfondie.

 

Dans ce sens, cette poésie est le reflet de l'homme amazigh, de ses attentes, de ses angoisses, de ses peines et de ses joies, qu'elle exprime et suggère à travers ses rythmes, ses images, ses harmonies, ses chorégraphies et sa gestuelle. Nul n'ignore que la poésie amazighe, en tant qu'art du langage oral, fonctionne comme toute poésie et tire sa spécificité de la culture et de la civilisation amazighes à travers leurs dimensions plusieurs fois millénaires. Farida, épatée par la beauté de la poésie, dira en substance : "Celui qui lira ton florilège ne croira jamais qu'il s'agit de ton premier ouvrage avec toutefois ses points forts et ses insuffisances." Dans la préface, Boussad Hamar n'a pas dérogé à la règle, décrivant ainsi la poésie de Fahim : "Sa poésie est fraîche comme une figue, suave comme le miel, désaltérante comme une bière, belle comme une nouvelle mariée, profonde comme un océan..." Présenté sous plusieurs chapitres, le recueil déclame plusieurs thèmes, entre autres Awal n umedyaz, A ddunit, Ay agellid-negh, Yemma, Lehnana n tyemats, Layas n tlemzit... En tout, ce n'est pas moins de 75 thèmes, présentés sous forme de chapitres, touchant à l'esthétique, la mémoire historique, les ancêtres, l'identité, l'espoir, l'amour de la mère (tayemats), le rêve, le printemps, la beauté féminine, le désespoir, la violence... Fahim Messaoudène suggère qu'il faut davantage prendre en charge notre culture. Les médias doivent participer au développement de la culture amazighe au lieu de faire dans la paupérisation par excès de folklore.
 

C. N. O.
 

"Tiyersi" (le nœud), éditions Richa Elsam, 80 pages, prix : 200 DA
 

Bio Express :
Fahim Messaoudène, DEUA en électronique à l'université de Hasnaoua (Tizi Ouzou). Actuellement, professeur au CFPA de Bouzeguène.

 

Kamel KACI

 

Source 
 

bottom of page