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Lecture du roman Anza de Fahim Messaoudene Par Mohand akli SALHI

Anza (traduit en français par le mot l’esprit) est le titre que Fahim Messaoudene a choisi pour son premier roman. Cet auteur a également écrit un recueil de poésie intitulé Tiyersi (Editions Richa Elsam) en 2013 et un recueil de nouvelles et fables titré Timsirin n ddunit (Editions Sefraber) en 2014. Le roman Anza est édité en 2016 par les Editions Richa Elsam.

En terminant la lecture du roman Anza de Fahim Messaoudene, je n’ai pas pu me retenir pour le feuilleter encore, malgré la fatigue de cette fin d’année universitaire, dans le but d’écrire mes impressions dont je vous livre celles que j’ai pu exprimer.

Ecrite en sept chapitres, l’histoire de ce roman invite le lecteur à un va-et-vient entre la vie et la mort ; c’est également une négociation pathétique entre la mal vie et l’espoir.

Pris d’abord dans le désespoir (à cause de sa relation tumultueuse avec son père et les inquiétudes qu’il cause malgré lui à sa mère), le personnage principal balance entre son désir de s’émanciper de sa condition (de chômeur puis de célibataire et de désespéré) et ses rencontres merveilleuse (qui s’apparentent à des hallucinations répétées).

L’une des spécificités stylistiques de ce texte est d’avoir oser repousser les limites de la fiction. Construite sur la base du merveilleux en convoquant des esprits en guise de personnages, cette histoire est, dans sa conception, originale.

Originale, car le moteur essentiel de cette l’histoire est basé sur la mise en narration des esprits qui, entrant en relation avec le personnage principal, permet une combinaison agréable du merveilleux, du fantastique et d’hallucination. Par certains traits, ce texte de Fahim Messaoudene me rappelle le roman de Said Iamrache, Tasga n ṭṭlam.

Mélangée avec un brin de fantastique (du fait de la relation d’étonnement et de questionnement exprimés par le personnage principal), l’histoire d’Anza se développe dans une logique d’hésitation et d’espoir caractérisant ce personnage.

Marquée par une narration rapide (plusieurs épisodes narratifs se développent dans une centaine de page), ce texte a réussi un syncrétisme, que personnellement je trouve agréable, de la fiction, des hallucinations et du merveilleux. C’est un fait vraiment important à signaler dans l’évolution de l’écriture romanesque en kabyle. Cette dernière est tendancieusement d’obédience plutôt réaliste.

Mis à part quelques calques syntaxiques (le poids du contexte sociolinguistique est tel), la langue de ce texte est agréable, ponctuée par de belles images d’expression et de tournures discursives, dont les proverbes et les expressions idiomatiques. Faut-il rappeler ici que l’auteur, Fahim Messaudene, est également poète.

En somme, c’est un texte que j’ai bien aimé. Une écriture de ce type est à encouragée.

Mohand Akli Salhi ( université de Tizi ouzou )

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